Barbara Hammer, X, 1973
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Barbara Hammer, X, 1973
Barbara Hammer
Les Visions risquées de Barbara Hammer
Jun 12 –Jul 1, 2012

 

Depuis le début des années 1970, Barbara Hammer a revendiqué la double identité d’activiste féministe et de lesbienne. Pionnière du cinéma queer, elle a acquis une notoriété internationale dans le champ du cinéma expérimental américain.


Dès ses premiers films (X, Dyketactics, Superdyke), son audace se manifeste dans l’exploration enthousiaste et lyrique de la sexualité et de la jouissance féminines, jusqu’alors terra incognita dans la géographie du cinéma. Pour cela, elle invente de nouvelles représentations formelles associant les éclosions florales et végétales (Women I Love) à un vocabulaire symbolique proche du surréalisme, révélant ainsi sa proximité admirative avec Maya Deren et Claude Cahun (I Was/I Am, Psychosynthesis) auxquelles elle consacrera deux œuvres récentes (Maya Deren’s Sink et Lover Other: Claude Cahun and Marcel Moore). L’énergie créatrice de Barbara Hammer fait feu de tout bois de la très riche syntaxe technique du cinéma d’avant-garde : surimpression, feuilletage des images, collage visuel, coloriage ou altération de la pellicule, décadrage, effet de solarisation et de négatif, manipulation à la prise de vue ou à la post-production, jusqu’à transfigurer le film en forme poétique, en manipulant la pellicule sous nos yeux (Endangered). Tous ces effets techniques concourent au déploiement d’une œuvre riche en couleurs radieuses, en sons de plus en plus savamment travaillés (Generations). Même dans ses nombreux films tournés en noir et blanc, Barbara Hammer est une cinéaste de la lumière et des expérimentations perceptives. Elle est aussi très attentive à l’accompagnement sonore de ses films : musique, bruitages, effets sonores qui donnent une couleur, un ton, parfois lyrique parfois humoristique aux films et qui accompagnent le souvenir qu’on en garde.

Dès les premiers tournages en super 8mm, elle se filme seule ou avec ses amies, rendant publics les chapitres de sa vie la plus privée, et parallèlement, elle commence un travail d’archivage de la mémoire et de l’histoire cachée lesbienne et gay, sous forme d’une trilogie : Nitrate Kisses (1992), Tender Fiction (1995) et History Lessons (2000). Son œuvre évolue avec le temps : en 2000, elle filme Devotion au Japon sur une sorte de “communauté” de cinéastes autour d’un producteur charismatique, puis Resisting Paradise en 2003, ou “comment être artiste en temps de guerre ?”, en 2007 un documentaire sur les femmes plongeuses de l’île japonaise de Jeju-Do en Corée du Sud. En 2011, son dernier film est un hommage à la cinéaste Maya Deren, après avoir signé, en 2008, un film douloureux A Horse Is Not A Metaphor où le combat contre le cancer se ressource dans l’amour de la vie et le jaillissement de l’énergie est lié à la beauté de la nature.


PROGRAMMATION
Barbara Hammer et Danièle Hibon

Mardi 12 juin à 19 h
Soirée d’ouverture en présence de la cinéaste et de Danièle Hibon, programmatrice du cycle.
Réservation obligatoire : [email protected]

> Two Bad Daughters (réalisé avec Paula Levine), 12’
> Sanctus, 19’
> Meshes of the Afternoon de Maya Deren, 15’
> Maya Deren’s Sink, 29’

Mercredi 13 juin à 19 h
En présence de la cinéaste
> I Was/I Am, US, 6’
> X, US, 1973, 16 mm, noir et blanc, 8’
> Psychosynthesis, US, 16 mm, 1975, couleur, 8’
> History Lessons, US, 2000, 16 mm, couleur, 66’

Vendredi 15 juin à 19 h
En présence de la cinéaste
> Tender Fictions, 58’
> A Horse Is Not A Metaphor, 30’

Samedi 16 juin à 16 h
Séance spéciale : "Voyages from Lesbos", rencontre avec Barbara Hammer et Elisabeth Lebovici, critique d’art et historienne de l’art.
> Superdyke, 25’
> Women I Love, 25’
> Nitrate Kisses, 77’

Dimanche 17 juin à 16 h
En présence de la cinéaste
> Lover Other, 55’, st français
> Resisting Paradise, 80’, st français

Dimanche 17 juin à 19h
Performance de Barbara Hammer en collaboration avec Rosa Barba
dans le cadre du cycle des performances Satellite
Réservation obligatoire : [email protected]
Dialogue performatif entre les deux artistes utilisant le film comme un dispositif expérimental pour créer de nouveaux langages artistiques radicaux.

Mardi 19 juin à 19 h
> Generations, 30’ (réalisé avec Gina Carducci)
> The Female Closet, 58’

Samedi 23 juin à 17 h
"Terre et Eau"
> Pools, 9’ (réalisé avec Barbara Klutinis)
> Pond and Waterfall, 15’
> Stone Circles, 12’
> Bent Time, 22’
> Diving Women of Jeju-Do, 25’

Dimanche 24 juin à 17 h
"Lumière fragile"
> Machu Picchu, 16’
> Tourists, 4’
> Parisian Blinds, 8’
> Doll House, 4’
> Place Mattes, 9’
> No No Nooky T.V., 12’
> Endangered, 19’
> Sanctus, 19’

Mardi 26 juin à 19 h
> I Was/I Am, 6’
> My Babushka: Searching Ukrainian Identities, 53’

Samedi 30 juin à 17 h
> Devotion, A Film About Ogawa Productions, 84’

Dimanche 1er juillet à 17 h
> Resisting Paradise, 80’, st français